Où va l'argent ?

 

    L'e-publicité, comme produit de toutes les autres entreprises technologiques n'échappe pas à la fraude et à l'évasion fiscale. La fraude, demeurant marginale à cause de son aspect illégal et complexe à appliquer pour les grandes entreprises est très vite supplantée par l'évasion fiscale qui consiste, pour une entreprise à la mise en place de stratégies de domiciliations fiscales dans des États à faible taux d'imposition. Le New York Times révèle en effet que le géant de la Silicon Valley Google a, grâce à ces pratiques, évité des milliards de dollars d’impôts en créant dans le Nevada (État où le taux d'imposition des sociétés est nul) une filiale destinée à investir des dizaines de milliards de dollars destinés aux dividendes des actionnaires et aux rémunérations des dirigants.

    S’appuyant sur les déclaration d'ex-responsables de Google anonymes le quotidien affirme que « Google a créé d'autres filiales dans des zones à faible taxation comme l'Irlande ou les Pays-Bas, le Luxembourg et les îles vierges britanniques, qui n'équivalent pas plus qu'à une boite aux lettres ou un bureau anonyme et qui permettent à l'entreprise de baisser les impôts qu'elle paie partout dans le monde ».

    Ces pratiques, définies par les intéressés de « simple optimisation fiscale », consiste à devenir « citoyen du monde » (expression reprise récemment par Gérard Depardieu) et n'ont rien de répréhensible sur le plan juridique ce qui permet aux entreprises de continuer afin de réaliser toujours plus de profit.

    Les gouvernements, réalisant cependant l'hémorragie considérable de fonds publics, ont réunis leurs ministres des finances lors d'un G20 en avril 2013 afin de renforcer au niveau national, européen et international le contrôle des grandes entreprises du secteur technologique. L'évasion fiscale, au cœur du débat, est abordée avec la plus grande volonté de répression... sans arriver à aucune mesure véritablement efficace contre elle. L'impuissance des gouvernements contraste avec l'image de la toute puissance des multinationales du multimédia. Imaginons un instant Google boycotter la France par représailles alors que le moteur de recherche est indispensable aux systèmes informatiques même...du ministère des finances.