L'histoire de la publicité sur internet

 

1994

         C’est l’année de l'apparition de la publicité sur Internet. En effet, la première bannière publicitaire professionnelle voit le jour : elle est développée par l’opérateur de téléphonie « American Telephone & Telegraph (ATT) » et est affichée sur le site HotWired.com. Celle-ci incitait l’internaute à cliquer et fût la 1ère image à proposer un clic qui mène à du contenu.

          Cette première publicité reste primitive aux yeux de celles réalisées aujourd’hui. Néanmoins son format (468x60 pixels) deviendra la norme pour les bandeaux et bannières classiques jusqu’à ce que la résolution des écrans évolue.

         Yahoo, principal acteur d’internet à l’époque, lance la nouvelle version de son portail intégrant pour la 1ère fois des espaces publicitaires.

1995-1996

        La France se lance pendant cette période dans ce qu’on appellera plus tard « l’e-Publicité ». Les chiffres d’Affaires sont faibles mais la croissance exceptionnelle connue par les Etats-Unis dans ce secteur risque de se propager.

        La première bannière interactive est réalisée pour HP. Elle reprend le célèbre jeu « Pong » d’Atari auquel on peut jouer à l’intérieur même de la bannière. Les internautes jouent massivement sur ce bandeau publicitaire, c’est une révolution. 

 

 

        Bien que cette bannière fût développée en .dir (Director), les autres publicités prirent un certain temps avant d’atteindre cette qualité, notamment parce que les supports de développement de l’époque manquaient.

1997

         Le premier interstitiel (pub apparaissant en plein écran pendant quelques secondes par-dessus la page Web consultée) est inventé. Ces affiches représentent une aubaine pour les annonceurs car l’internaute est obligé de voir l’offre proposée, néanmoins elles restent limitées dans leur contenu. En effet le poids maximum qu’elles pouvaient supporter était de 10 KOctets (l'équivalent d’un document Word d’une page) et il existe uniquement 256 couleurs sur l’ordinateur à cette époque, contre environ 16,7 millions aujourd’hui (256x256x256).

La publicité se banalise : le taux de clic sur les bannières passe d’entre 10 et 40% en 1994 à 1% en 1997. Les régies publicitaires doivent donc mettre au point des stratégies différentes pour appâter l’internaute.

1998

Le marché connait une forte croissance en France (+375% pour 17 millions de CA) où les bannières restent le format le plus utilisé.

Le taux de clic sur les publicités a encore diminué par rapport à l’année précédente, pour se rapprocher encore plus du zéro (0,5%). Les publicitaires peinent à innover, encore bloqués par la contrainte technique des outils mis à leur disposition.

C’est également au cours de cette année que le moteur de recherche américain Google est lancé. Celui-ci se tourne plus vers le domaine des liens sponsorisés, c’est-à-dire des liens commerciaux apparaissant en haut des résultats naturels d’une recherche sur un moteur quelconque.

1999

Au début de cette année le site de diffusion audio et vidéo « Broadcast.com » fut racheté par la société de services sur Internet Yahoo ! pour 5 700 millions de dollars (somme exceptionnelle pour le « contexte internet » de l’époque).

Microsoft et Apple lancent leurs lecteurs multimédia, respectivement appelés « Windows Media Player » et « Quicktime ». On rentre désormais dans l’ère de la vidéo, malgré les limites du bas débit.

2000

         Le haut débit fait son apparition, 200 000 personnes y sont abonnés cette année-là (contre 5,3 millions pour le bas débit). Cette innovation permet de développer des bannières plus riches. Il était très attendu car le taux de clic était descendu jusqu’à 0,1%.

         Les premiers rectangles publicitaires sous le format Flash, appelés pavés, apparaissent. Aujourd’hui ce format (300x250 pixels) s’est imposé car il s’intègre mieux dans les colonnes des sites internet que les bannières traditionnelles.

2001

L’éclatement de la bulle Internet fait baisser le chiffre d’Affaires de l’e-publicité d'environ 15%.

Les pop-ups, fenêtres de publicité s’introduisant devant la page internet que l’internaute utilise sans que celui-ci l’aie sollicité, prolifèrent. Ils sont utilisés par 1/3 des pages internet cette année-là. Les régies publicitaires ne soignent pas l’aspect des pages qui ne sont plus interactives mais deviennent seulement promotionnelles. L’internaute perd alors les commandes de la publicité qu’il consulte.

2002

Les évènements du 11 septembre 2001 et les répercussions de l’éclatement de la bulle internet entrainent une période de crise où les investissements en terme de publicité en ligne diminuent.

Néanmoins la France semble passer à travers cette période d’instabilité car les revenus publicitaires doublent et l’accès au haut débit triple (avec 1,7 millions d’abonnés).

D’après DoubleClick (une régie publicitaire appartenant à Google) la part du RichMedia (pop-up, pub dynamique, bannières Flash) dans les annonces publicitaires passe de 17 à 25% entre le début et la fin de cette même année. Néanmoins les annonceurs doivent être inventifs pour créer des publicités attractives car le nombre d’image est encore limité et la vidéo peu répandue.

2003

La part du RichMedia grimpe encore de 11 points comparé à l’année précédente. Néanmoins les pop-ups continuent leur invasion au détriment du confort de l’internaute vu la piètre réalisation de ceux-ci et leur présence inévitable.

Néanmoins celui réalisé par Mini dans lequel l’utilisateur peut cliquer sur 3 boutons pour interagir avec la voiture se fait remarquer. Cette campagne ludique contribue à valoriser l’image de la marque.

2004

La France compte désormais 22 millions d’internautes.

  • Windows XP lance une mise à jour bloquant automatiquement les pop-ups.
  • Flash développe Player 6 qui met en place un système de mini-cookies permettant de changer le message d’une bannière publicitaire en fonction de si l’internaute s’est déjà rendu sur la page web consultée ou non.
  • Ces changements illustrent l’évolution technique d’Internet depuis l’éclatement de la bulle début 2000.

La vidéo sur internet se démocratise grâce au format FLV (Flash Vidéo). C’est d’ailleurs celui-ci que Youtube, créé l’année suivante, utilisera jusqu’à l’accord passé avec Apple en 2007 pour utiliser un standard vidéo H.264. La première publicité vidéo de plus de 2MegaOctets (taille d’une musique courte) apparaît cette année-là.

C'est également le début du ciblage. Google cible ses utilisateurs en fonction des mots-clés utilisés dans sa messagerie Gmail.

2005

Le développement du RichMedia devient très important. Cela permet enfin aux publicitaires d’être créatifs pour attirer l’e-consommateur.

La question de l’éthique se pose face aux plaintes répétées des utilisateurs d’Internet contre les pop-ups. Un bouton « fermer » sur les pubs intrusives apparait. Les internautes reprennent du pouvoir.

2006

Les marques soignent de plus en plus leurs campagnes publicitaires en prenant conscience qu’Internet est un secteur inévitable à contrôler. Ils réalisent parfois de vrais spectacles grâce aux formats très variés mis à leur disposition.

  • Les marques doivent désormais laisser leur trace sur Internet.

Des publicités cliquables sont désormais intégrer directement dans les vidéos sur le Net grâce à une technologie développé par la start-up française IDSide.

2007

Les publicités deviennent hybrides, c'est-à-dire qu’elles mélangent à la fois les bannières, les vidéos dites « virales » et les mini sites web dédiés uniquement aux pubs. Ces éléments deviennent complémentaires.

Les régies usent de nouvelles pratiques : celle commençant par une vidéo difficile à attribuer à une marque puis suivie de l’apparition du mini site ou de la bannière dévoilant l’offre prolifère.

Il existe désormais des tournages de publicités uniquement pour le net : Club Internet en réalisa une mettant en scène 2 mousquetaires se battant en duel puis finissant par détruire la page, ce qui mène à l’offre commerciale.

  • Cela illustre la modernisation des campagnes publicitaires.
  • La publicité dynamique et comportementale commence à se diffuser.

DoubleClick est racheté par Google pour 3.1 milliards de dollars. C’est la seconde plus grosse transaction du secteur après le rachat de Broadcast par Yahoo !

Selon Médiamétrie environ 2/3 des internautes sont des cyberacheteurs.

2008

Yahoo ! passe un accord sur la publicité avec Google, ce qui lui permet de s’asseoir sur sa position de leader dans le secteur et d’écarter définitivement les offres de rachat de Microsoft.

Internet ne connaît pas la crise. Paradoxalement, celle-ci accélère même son développement car les annonceurs commencent à la préférer à la publicité traditionnelle car elle est jugée moins cher et plus ciblée, donc plus efficace.

Néanmoins la « pub papier » n'est pas destinée à disparaître car selon Raphaël de Andreis, le directeur d'une agence de publicité parisienne, celle-ci, bien que moins précise que celle sur Internet, peut être vu de tous et partout. Cela reste son principal avantage.